…ou comment j’ai appris, de manière exemplaire, que le mieux est l’ennemi du bien.
Dites, ça fait un bail pas vrai ? La raison est toute simple : je me suis fait une belle entorse il y a un mois. Ayant un passif très compliquée sur cette cheville, la guérison est longue et je suis encore loin d’être rétablie. Au moment de ma chute, je démarrais tout juste l’assemblage de mon manteau, patronné en cours de modélisme. J’ai tenté d’avancer le projet malgré mon entorse, mais le projet est interminable, et j’avais bien besoin d’un projet simple, rapide et qui m’apporterait entière satisfaction. Et là bien évidemment, vous m’entendez hurler…
MONETA !!!
Faut dire que je suis frustrée de la robe en jersey depuis de nombreux mois déjà : entre la robe mouchetée transformée en pyjama, la Zéphyr chocolat moyennement réussie, j’étais en manque d’une robe en jersey totalement validée, que je pourrais porter jusqu’à la corde, comme celle-ci par exemple (la cousette la plus portée, toutes saisons confondues). Et puis, le tee-shirt Wanted de Vanessa Pouzet est sorti, j’ai craqué sur ce décolleté carré et j’ai tout de suite pensé que l’association avec Moneta pourrait fonctionner. La voilà, ta cousette rapide, simple et gratifiante !!!
AH AH AH.
NON.
Je me marre là, mais croyez moi que cette robe est passée très (très) près de la poubelle. 😀 On déroule l’histoire depuis le début ?
Ayant regardé les premières versions de Wanted, et ayant l’impression qu’un élargissement de la ligne d’épaule est nécessaire, j’ajoute 2 cms, comme sur Nettie. Je modifie en fonction ma tête de manche.
Je démarre la couture du col, et ce n’est vraiment pas simple. Qui plus est, j’ai la brillante idée de vouloir tester le point stretch de ma Bernina. Le résultat obtenu n’est pas parfait : au lieu de m’en contenter, je décide de tout découdre pour recommencer. GROSSE ERREUR : le point stretch étant impossible à défaire sur du jersey si fin, je fais des trous partout. De guerre lasse, je décide de recouper un corsage et un col dans le super ABasLesChutes coupé pour mon homme. Je suis triste comme pas permis de ne pas pouvoir lui offrir ce tee shirt bleu roi que je lui avais promis, mais lui promet que ce n’est que partie remise.
Je remonte tout, ajoute mes manches, la jupe, fais mes ourlets. Et c’est en l’essayant que je capte le souci.
Voyez l’encolure dos qui remonte bizarrement ? Bah oui, j’ai totalement oublié de réduire la longueur de ma bande d’encolure, en allongeant les épaules ! Là encore, je décide de défaire l’encolure dos, et de la réduire, en créant une couture sur son milieu. Mais fatiguée, énervée et surtout obstinée, je ne fais que des bêtises, utilisant de nouveau ce point stretch indécousable, et me retrouve avec des trous de partout.
Donc là il faut m’imaginer en pleine crise, vociférant des « DE TOUTE FACON JE VAIS ARRETER DE COUDRE, CA ME GONFLE, TU M’EXPLIQUES POURQUOI JE VAIS PAS CHEZ H&M COMME TOUTE LE MONDE, MERDE ! », et dans un accès de rage, n’arrivant pas à découdre cette satanée encolure, je décide tout simplement…de la couper.
(oui oui n’importe quoi)
Je me retrouve donc avec un corsage sans col, creusé d’1cm partout. Et alors que n’importe quelle personne saine d’esprit aurait gentiment jeté la robe à la poubelle, je vais respirer un grand coup, fouiller dans mes micro-chutes, couper un col en 3 parties (pas assez de tissu pour le faire en 2 parties comme initialement), opter pour un simple point zig zag, bien plus facile à découdre, et je vais remonter CETTE SATANEE ENCOLURE.
PARCE QUE CE N’EST PAS UN JERSEY QUI AURA LE DERNIER MOT, SACRE BLEU !!!
Et le miracle fut…j’avais vaincu ! Et même mieux : je trouve le corsage bien plus réussi avec seulement 1cm de plus aux épaules. J’avais peur que le corsage soit trop creusé et que ce soit le festival aux nénés, mais pas du tout. On peut le voir sur la photo suivante : le décolleté est sexy, mais pas du tout indécent.
L’encolure dos rebique encore un tout petit peu, mais croyez moi bien, après les mésaventures du dessus, je m’en contenterai parfaitement. 😀
Je ne peux qu’abonder dans le sens de Vanessa quand elle vous conseille de tester l’encolure sur une chute : la couture n’est pas insurmontable, et comme avec Zéphyr, vous verrez qu’au 3ème opus, vous la coudrez sans le moindre souci.
Au niveau taille, j’ai gradé d’un 40 au niveau des épaules, élargi à un 40/42 au niveau de la poitrine, pour redescendre à un 36 sur la taille. Idem sur les manches, gradées d’un 40 à la tête, jusqu’à s’affiner sur un 36 à l’ourlet. J’ai opté pour la longueur rétro, et j’aime beaucoup le résultat.
La jupe est celle de Moneta, toujours taille S avec 5cms de moins.
Si je n’ai pas cousu de Moneta depuis si longtemps, c’est parce qu’il est vraiment difficile de trouver le jersey parfait pour ce projet. Il doit être :
- suffisamment fin pour que les fronces restent flatteuses
- mais pas trop mou pour qu’il ne colle pas aux formes
- suffisamment élastique en largeur pour que le corsage soit confortable
- mais pas trop en longueur sinon la jupe détend le corsage
- pas transparent
- et surtout, en coton !
J’ai cherché, cherché, et c’est en commandant des échantillons chez tissus.net , que j’ai enfin trouvé l’introuvable : ce parfait jersey de coton, que vous voyez ici en bleu roi. (Je le rappelle, rien de sponsorisé ici, j’ai payé mon tissu et donne mon avis en toute sincérité).
Si vous saviez comme je suis contente de l’avoir enfin trouvé ! J’ai déjà commandé une autre couleur pour cet été, et je me retiens pour ne pas en commander davantage. Je suis vraiment ravie de ce tissu, du résultat, et j’espère qu’il vieillira bien.
Verdict : alors certes, cette robe n’aura pas été la robe la plus rapide et la plus facile qu’il m’ait été donné de coudre, mais je suis vraiment contente du résultat. Elle m’aura appris que parfois, le mieux est l’ennemi du bien, mais qu’à coeur vaillant, rien n’est impossible. Et je suis vraiment dingue de ce bleu, lumineux et élégant.
Je vous souhaite à tous un bon week-end, prenez soin de vous. ❤