La robe Béatrice

Ah j’en ai eu des projets boulets. Mais alors celui-ci…c’est un CHAMPION DU MONDE ! (Coupe du monde, le foot, tout ça…vous l’avez ? 😀 )

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J’ai toujours rêvé d’une belle tea-dress : une poitrine mise en valeur par un décolleté, une taille cintrée par des empiècements, et une jupe dansante. J’avais bien repéré depuis longtemps celle de Sew Over It, mais je ne sais pas, quelque chose me gênait dans ce modèle. Et puis je savais qu’un bon fit allait demander une foule de modifications : pourquoi ne pas la patronner moi-même ? Et c’est pile à ce moment là que Lilicroche (de son petit nom Béatrice) m’envoie cette photo sur Instagram :

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Photo extraite du compte Instagram de Caroline Strothe, une photographe allemande. Elle était là la tea dress de mes rêves ! Et j’ai compris avec ce modèle ce qui me gênait dans le patron de Sew Over It, ou encore celui de Colette : les fronces du décolleté ! L’aisance pour la poitrine est ici pensée à partir de plis, et le résultat est si raffiné, si féminin. J’ai donc choisi ce projet, lors de la reprise du modélisme en septembre…pensant, naïvement, le porter à Noel. (ah ah ah. 😀 )

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En premier lieu, il a fallu réfléchir aux plis : combien ? Quelle profondeur ? Le bas du corsage : en un seul tenant avec des pinces ? Des empiècements ? Et quand tous ces points furent actés…est venu le temps des toiles. (non, pas le temps des cathédrales. 😀 )(Vous croyez que je vous entends pas, derrière le clavier ?! 😀 )

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Je ne sais pas combien de toiles nous avons pu étudier, ma prof et moi. Comme elle me l’a judicieusement rétorqué, ce projet tenait davantage de la bonneterie. L’avantage de toutes ces toiles, c’est qu’elles m’ont réconcilié avec ces plis. Si les premiers furent une plaie à former, ils ont fini par être agréables à travailler. Si si !

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Et c’est fin février que nous avons modifié une dernière fois le patron, ne sachant pas que ce cours partagé serait le dernier…ayant trouvé mon travail actuel très rapidement. A grand regret j’ai donc du quitter mon cours de modélisme, croisant les doigts pour que cette ébauche ci soit la bonne. Seule avec mon crayon et mon perroquet, j’avais peu d’espoir sur l’avenir de cette robe.

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Au final l’ultime toile n’a pas nécessité de trop grandes modifications. J’ai donc pu démarrer ma version finale, en choisissant de doubler totalement mon corsage, faisant fi des recommandations de ma prof, qui m’avait plutôt conseillé de simplement coudre une parementure. (Et qui se demandait quand même d’où me provenait cette obsession de doubler absolument tout.)(La flemme de faire des coutures propres ? 😀 )

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Pour éviter d’avoir trop d’épaisseurs au niveau de l’empiècement de la poitrine, j’ai fait une empreinte de la pièce, les plis fermés. J’ai donc monté le tout, et le dernier fil coupé, nous avons pris quelques photos…et j’ai pu constaté l’ampleur des dégâts.


La doublure étant coupée dans un mélange coton-soie sans élasticité, la pièce où étaient censés se loger mes nibards ne comportant aucun pli pour les caser…mes seins étaient écrasés, le corsage était tout plein de plis, c’était horrible. (Je vous aurais bien posté une photo, mais mon mari les a toutes supprimées.)

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N’importe qui de censé aurait viré la doublure, et se serait contenté de la parementure…mais comme je suis têtue comme une mule, j’ai eu l’idée de conserver mes pièces de poitrine sans les plis…mais dans une matière extensible. Ainsi mes nénés ont plus de place ! 😀

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Et pourtant, à l’essayage, ça n’allait toujours pas. Mes empiècements sous la poitrine présentaient toujours des plis hyper moches. Alors j’ai décousu, recousu avec quelques millimètres de moins, une fois, deux fois, dix fois, jusqu’à ce que le résultat me convienne. Au final, il y a toujours de légers plis, mais j’en ai pris mon parti. J’ai compris qu’ils sont inévitables avec du chaine et trame. Si l’on souhaite vraiment une corsage cintré sans pli, le jersey et l’aisance négative sont là pour ça ! 😀

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Le corsage étant très travaillé, j’ai choisi de lui associer ma jupe en forme, d’une ligne assez simple. Voyez les petites fronces à la taille : c’est parce que mon corsage est trop juste de 2 cms. J’ai réussi à tirer dessus pour qu’il colle à ma jupe, mais le résultat n’est pas très joli, et j’y suis pas mal engoncée. Disons que ce n’est pas la robe que je porterai pour un rock endiablé. 😀

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Concernant les finitions, la robe est terminée par une fermeture invisible, et toutes les coutures visibles sont finies à l’anglaise.

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Et pour la couture du dos, j’ai opté pour des coutures gansées. C’est pas mal, mais cela crée quand même une sacrée épaisseur, pas très pratique sur la fin de la fermeture. Pour la prochaine je crois que je vais tenter d’ourler les bords. Je vous raconterai. (Indiana Emilie, à la recherche de la plus jolie finition pour une couture de fermeture invisible)(On a les aventures que l’on mérite j’ai envie de vous dire. 😀 )

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Concernant le tissu, je voulais forcément une belle qualité, vu le temps passé sur ce projet. Je me suis donc offert une belle popeline de chez Stragier : celle-ci, en bleu paon. Si à la réception, j’ai été déçue de sa couleur, tirant plus sur du turquoise foncé, qu’un bleu paon, il faut dire que la qualité de la popeline est magnifique. Elle est parfaite sur les plis, mais un peu raide pour le tombé de ma jupe, qui m’est plus flatteuse avec du satin de coton, plus souple.

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Verdict : écoutez, j’ai souffert, mais je suis contente d’avoir relevé le défi. Cette robe n’est pas aussi confortable que je l’aurai souhaitée, elle n’est pas parfaitement réalisée, elle a des défauts, mais…elle a vu le jour. Et vu la difficulté du projet, le peu de temps et d’énergie que j’avais à lui consacrer, tout ceci noyé dans une motivation couturesque assez faible…c’est quasi un exploit. 😀 Je la retenterai, sans doute cet hiver, en repensant peut-être ma doublure. Mais maintenant, place à des projets plus estivaux !

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Je vous souhaite un bon week-end, prenez soin de vous !

Mon Alice aux pays des merveilles, Carnaval 2018

Attention, je vous préviens, billet fleuve ! Je suis tombée amoureuse d’une Alice aux Pays des Merveilles, et il sera difficile de tarir mes éloges à son sujet. ❤

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Juliette. Ah Juliette. Il faut savoir que cette petite adore me faire tourner en bourrique. Et le carnaval est sans doute son prétexte préféré pour me rendre chèvre. Chaque année, elle choisit un costume le lendemain même du carnaval, pour l’année suivante. Elle me parle de son idée pendant 11 mois et demi…et change A CHAQUE FOIS de costume dix jours avant le jour j. Chaque. Fichue. Année. Et évidemment, 2018 n’a pas failli à la règle.

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Pendant 11 mois donc, elle m’a parlé de la robe de bal de Belle, dans la Belle et la Bête. Et c’est au moment de commander les tissus qu’elle me sort, le plus naturellement du monde : « non mais, je ne sais plus. J’hésite entre la Belle au Bois Dormant et Belle de la Belle et la Bête. Ou autre chose ? Tu en penses quoi Maman ? J’ai le temps de réfléchir ? »


(C’est ça ma chérie, REFLECHIS. ^^)

BREF, c’est en googlisant des costumes avec son père que BAM, le coup de foudre : « Maman, je veux être en Alice ! Tu peux me le faire s’il te plait ? »

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Vous savez résister, vous, à une bonne pareille ??? Moi pas. ❤

J’ai donc entrepris d’étudier un peu le sujet, et j’ai dessiné un petit croquis, en me basant sur Alice du dessin animé de Disney.

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Pour la robe ce serait facile : il suffisait de lui coudre une Tinny Dress de Straight Grain, en chambray. Le plus compliqué allait être le tablier : n’ayant aucun patron qui collait exactement au tablier du dessin animé, j’ai entrepris de le dessiner moi-même.

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En fouillant dans le stock, je suis tombée sur ce coupon de coton blanc, trouvé sans doute chez Mr. Albert il y a longtemps. Et comme d’habitude, j’ai coupé dans mon tissu sans faire une toile au préalable : le résultat était beaucoup trop large, trop imposant au niveau des épaules. J’ai réduit drastiquement la largeur de la pièce dos, et l’ensemble fut plus harmonieux.

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Le haut du tablier est doublé avec du satin de polyester (selon la fameuse méthode dite de la cuillère > tuto perfecto par ici), la ceinture doublée avec le coton principal. La pièce du bas est un simple rectangle froncé, terminé par des ourlets double-rentrés.

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« Non mais dites ! » 😀

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Une coquine je vous dis. On passe à la robe ?

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C’est le grand avantage de ce costume : Juliette pourra reporter la robe à loisir. J’ai donc choisi la Tinny Dress, qui avec toutes ses options pouvait parfaitement coller à la robe d’Alice. J’ai opté pour la version corsage basique + col claudine + manches ballon + jupe cercle.

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Ayant remarqué que sa version de Noel lui était  trop ajusté au niveau des épaules, j’ai dessiné la taille 5 ans sur le haut du corsage, qui se cintre sur la taille 4 ans au niveau de la taille, avec une stature en taille 6 ans. Et c’est mieux !

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Et ça tourne aussi, et oui, c’est important. 😀

La robe est réalisée dans un chambray des Coupons Saint Pierre. Le corsage est doublé, et je n’ai pas oublié la couture de propreté au niveau des emmanchures (par ici le tuto bien fait sur le Sew Along de la robe Rue de Colette)(dans le paragraphe « Finish Armhole »).

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Le dos est terminé par une fermeture invisible…

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…le col Claudine est réalisé lui aussi en chambray…

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…et les manches sont ballons, avec le petit détail craquant du pli creux sur l’ourlet.

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Verdict : vous m’auriez vu quand je lui ai passé l’ensemble pour la première fois, quelques heures avant le carnaval. Je me suis mise à sauter partout, les mains virevoltant dans tous les sens, en criant des « oh là là » et autres « OH LA LA » complètement hystériques. 😀 Elle a peut être mis du temps à faire son choix, mais alors, QUEL CHOIX ! Ce personnage lui va comme un gant, et je suis contente d’avoir su relever le défi. ❤ Et ravie car elle pourra profiter de cette jolie robe pendant quelques temps. 😉

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Je vous souhaite un bon week-end, ici nous partons une semaine en vacances dans les Cévennes, nos traditionnelles vacances de printemps. Elles seront forcément un peu tristes cette année : nous venons de perdre un être cher. Il est difficile de laisser s’envoler les gens que l’on aime n’est-ce pas ? Quoi qu’il en soit, prenez bien soin de vous. Et encore merci pour vos commentaires qui me vont toujours droit au coeur. ❤

Mon Ninja & Mon Mario, Carnaval 2018

Prêt(e)s pour un billet sur le carnaval de mes loulous ? Allez hop, on démarre aujourd’hui avec Tom et Paul ! ❤

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Alors, comme vous pouvez le constater de vous-même (ou pas vous me direz 😀 ) Tom a donc choisi de se déguiser en ninja. Pour se faire, j’ai décidé de mixer vêtements du commerce (qui pourront être réutilisés par la suite) et éléments cousus main.

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Le tee-shirt, le legging ainsi que la cagoule ont été achetés tout prêts. Je me suis contentée de coudre les pièces en rouge : le plastron et les liens pour les chevilles et les poignets.

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Vous reconnaissez le tissu ? Ce sont les chutes de son costume de magicien de l’année dernière ! (La ceinture en fait partie d’ailleurs).

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J’ai dessiné moi-même le plastron, que j’ai coupé dans mes chutes sans faire une toile au préalable…et évidemment, la tête ne passait pas. 😀 Ce polyester étant impossible à découdre sans tirer des fils, j’ai réussi à couper un second plastron dans ce qui me restait de tissu. Les côtés ainsi que les ourlets ne sont de simples doubles-rentrés, et l’encolure est terminée par une parementure.

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Verdict : c’est simple, c’est efficace, le tout n’a pas coûté grand chose et Monsieur Tom fut ravi : combo gagnant !

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On passe à Paul ?

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(Ne me dites pas que vous ne craquez pas sur ce sourire, je ne vous croirais pas. ❤)(Moi je craque en tout cas. ❤)

BREF, Monsieur Paul a donc décidé, pour son tout premier carnaval, de se déguiser en Mario Bros. Qui dit Mario dit salopette bleue électrique. Et devinez qui avait les chutes parfaites pour un tel projet ? C’est BIBI ! Et oui, cette salopette a été réalisée dans les chutes de ma robe de Noel ! 😉

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Il me restait pile poil ce qu’il fallait pour ce projet. J’ai cherché un modèle de salopette le plus basique possible, et comme souvent quand il s’agit de patrons simples et efficaces, c’est chez Peek a Boo patterns que j’ai trouvé.

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J’ai opté pour la salopette Okey Dokey Overall, en me simplifiant grandement la tâche : je n’ai pas cousu les poches devant, ni celles du dos, ni celles de côté. Je n’ai pas non plus cousu la fausse braguette, et j’ai surpiqué moins que ce qui était préconisé : en gros, j’ai surpiqué toutes les pièces où cela était nécessaire (la bavette par exemple), mais pas toutes les coutures (comme celles d’assemblage des jambes). L’idée était d’avoir la salopette la plus épurée possible. (Oui ça va, et gagner du temps aussi. 😀 )

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J’ai opté pour le 4 ans, et comme vous pouvez le voir sur les photos, c’est un petit peu long pour Paul, mais je me dis qu’au moins il pourra en profiter plus longtemps.

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J’ai remplacé les boutonnières des côtés par des pressions, plus pratique pour l’habillage. Et pour coller le plus possible au personnage, j’ai remplacé les boucles par des boutons jaunes, trouvés à la Droguerie.

On vérifie le confort ?

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Bah écoutez, ça semble être une affaire qui roule ! ❤

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Verdict : encore une fois, le costume ne m’a pas coûté grand chose, et je suis contente car il pourra la reporter pendant un petit moment (sans le tee-shirt peut être, pour éviter le total look. 😀 ). Comme d’habitude, je suis très contente de ce modèle de chez Peek-a-Boo Patterns, et cerise sur le gâteau, le modèle va jusqu’au 12 ans ! (Si jamais le grand frère veut tenter Luigi l’année prochaine. 😀 ). Un petit loulou ravi + un coupon de moins dans le stock + une maman fière comme Artaban = j’aime quand un plan se déroule sans accroc. 😉

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❤❤❤

Je reviens vite avec le costume de Juliette, et en attendant, prenez bien soin de vous ! ❤

La robe Claire

Cela fait un bail n’est-ce pas ? J’ai déserté ce blog ces derniers mois, c’est vrai. Et pas que ce blog d’ailleurs : Instagram, Facebook…j’ai coupé contact avec beaucoup de choses. J’en avais besoin. Souvent vous m’écrivez que mon sourire est contagieux. Il l’est, surtout parce qu’il est sincère. Je n’ai jamais su faire semblant. Et je ne pouvais pas venir ici alors que j’avais perdu mon joli sourire. Je n’aurais pas su vous servir le coup de la vie parfaite : je n’ai jamais su mentir. Alors j’ai attendu d’être prête, d’avoir envie. Que le sourire revienne. Et comme je vous avais confié le début de l’histoire ici, je me devais de vous raconter la suite, et la fin. Et le début d’autre chose.

J’avais mis beaucoup d’espoir dans ces cours de couture. Mais les choses ne se sont pas passées comme je les aurais souhaitées. Pour de multiples raisons (que je ne pourrais évidemment pas toutes évoquer ici) : les horaires, déjà, qui ne s’accordaient pas avec mon rythme familial. Je travaillais certains soirs, le samedi. Mes enfants ne comprenaient pas pourquoi je partais travailler alors qu’eux rentraient de l’école…et à vrai dire, moi non plus.

J’ai aussi eu des difficultés avec le fonctionnement de l’atelier, très flexible pour ses élèves…mais très stressant pour moi. Je gérais 4 élèves en même temps, qui pouvaient venir avec le patron de leur choix. Les élèves avaient le choix entre plusieurs créneaux, gérés par différentes interlocuteurs. Mon groupe d’élèves n’était jamais le même, et je ne savais pas toujours quel serait le projet de leur choix. Et pour moi qui m’imposais d’être la prof la plus compétente possible…cela s’est révélé être une exercice très stressant. Je stressais avant, je stressais pendant…et je stressais après. Combien de fois ai-je senti le sol se dérober sous mes pieds…parce que je butais sur une question technique toute bête.

La couture, qui était si nécessaire à mon équilibre, qui m’apportait tant de joie, était devenue source d’angoisse. Quand je voyais mes machines à coudre, je ne me rappelais que de tensions mal réglées, de surjeteuses désenfilées. Une nouvelle technique ne m’excitait plus : elle me terrifiait. Moi qui adorais scruter les vêtements, les vitrines, les défilés…tout ceci me laissait indifférente. Et le pire de tout…je n’avais même plus envie d’acheter de tissu. Alors que pendant 8 ans, le moindre temps libre, la moindre minute grappillée était consacrée à la couture…aujourd’hui, c’était tout…sauf ça. Je voyais mon coin couture prendre la poussière…et cela me rendait si triste.

Lentement, je me suis fanée. Le sourire a disparu.

Et puis, un peu par hasard, je suis tombée sur l’annonce d’une association qui cherchait une assistante administrative. Un mi-temps, le matin, pas loin de chez moi. Par instinct de survie je crois, j’ai postulé, sans trop y croire. Et ça a marché.

Et je suis si heureuse. C’est une association d’aide à domicile pour les personnes âgées, et je me sens utile. L’équipe est géniale. C’est une toute petite structure. J’y travaille depuis un mois, et le rythme est parfait pour moi, et ma famille. Chaque jour je suis contente d’aller travailler, et je me dis que c’est une chance immense. Je la savoure.

Je sais que beaucoup verront ce récit comme celui d’un échec, mais pas moi. Notre société actuelle nous pousse souvent à vivre de notre passion, à capitaliser notre « talent ». Certain(e)s y arrivent, et je suis admirative de leurs parcours. Personnellement, la couture restera un loisir. Un échappatoire, un exutoire. Une façon de m’exprimer. Un moyen de gâter mes enfants. Du plaisir. Rien que du plaisir.

(Pardon.)(On me refera pas je crois. 😀 )

Et maintenant, on arrête de tourner autour de mon nombril, et on cause couture. Pour de bon ! 😀

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Vous me connaissez, ma passion des robes chemise n’est plus à refaire. Dès la robe Amal finalisée, une version manches longues était notée dans mes projets automne-hiver.

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(Les deux petits croquis supplémentaires sont l’ ABasLesChutes de Juliette. ❤)

A la toute base, elle devait être réalisée dans un coton marine à pois de chez Agnès B. Mais en ressortant le coupon en décembre, j’ai compris qu’acheter du tissu pour un projet hivernal en plein été n’était malin : le coton était en fait un voile de coton ultra fin…absolument inadapté pour une robe avec des manches, censée être portée par temps froid. Et c’est en retournant le stock pour nos robes de Noel, que je suis retombée sur cette popeline de chez Mondial Tissus.

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Achetée il y a des lustres pour en faire une Bruyère version robe, cette popeline marine, parsemée de petits coeurs parme, était exactement ce dont j’avais besoin pour ma robe chemise. J’adore oublier des coupons dans le stock : on a l’impression d’être à Noel quand on les redécouvre ! 😀

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Je suis partie de la robe Sandrine, à laquelle j’ai tout simplement rajouté des manches (en reprenant les emmanchures de la robe Amal). Sur un coup de tête, j’ai eu envie de manches 3/4, soulignées par un bout de passepoil parme.

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Et puis, quitte à poser du passepoil sur les manches, autant y aller gaiement sur le col tailleur !  Ayant coupé mon passepoil dans un petit coupon parme (acheté à la base pour y couper un col contrastant pour l’ABasLesChutes de Juliette), j’ai choisi de ne passepoiler que le col et le revers, et de faire mourir le passepoil à la croisure.

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J’ai toujours eu un faible pour les cols tailleur soulignés de passepoil. Un de mes patrons préférés est d’ailleurs le pyjama Carolyn de Heather. Mais comme je suis une grosse fégniasse qui préfère acheter ses pyjamas sur la Redoute (QUOI ???)(Allez-y, jugez-moi, JE M’EN FOUS ! 😀 ), c’était le moment ou jamais de me coller à cette technique.

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Enfin, le moment ou jamais, je sais pas, parce que poser du passepoil sur un col tailleur, sans aucun instruction pour m’épauler, et dans un désert de motivation couturesque…cela explique pourquoi cette robe, qui devait être à la base une robe de janvier, a pu être portée…à Pâques. 😀 Et bien évidemment, c’est à la fin du projet…que j’ai pensé à aller voir comment mes pyjamas à cols passepoilés étaient montés. UNE GAGNANTE JE VOUS DIS, UNE GAGNANTE !


BREF, au final je ne m’en suis pas trop mal sortie, même si j’aurais gagné à faire mourir le début du passepoil du revers, plutôt que de vouloir créer une jointure invisible avec le passepoil du col. Cela crée une épaisseur qui n’était pas nécessaire.

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M’enfin, là on est vraiment sur un micro-détail. Tiens, en parlant d’un micro-détail qui n’a pas échappé au cher et tendre…

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« ELLE EST PAS UN PEU COURTE TA ROBE ??? »

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En général, mes jupes mesurent toujours 50cms, et celle-ci a perdu 2cms, sans que je ne comprenne vraiment comment. Bien évidemment les 2cms perdus n’ont pas échappé à l’oeil de lynx du mari. Note pour la prochaine : on rajoute les 2cms qui manquent !

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Concernant les finitions intérieures, j’ai opté pour une parementure complète, qui englobe aussi les emmanchures, me permettant de cacher les marges de couture des emmanchures.

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Et quitte à faire des coutures rabattues partout, j’ai terminé la parementure avec du biais. Les boutons marine en nacre mat proviennent de la Maison d’Ursules.

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Verdict : écoutez, cela fait des mois (voire des années) que je suis ULTRA critique sur toutes mes productions. Il y a toujours un détail qui ne va pas, un point qui aurait pu être amélioré. En passant celle-ci pour la première fois, j’ai juste ressenti…une vraie satisfaction. Elle était jolie, elle me ressemblait (DES COEURS PUREE ! 😀 ), elle était très bien réalisée et surtout…elle me tombait parfaitement. Et pour la première fois, je m’autorise à le penser. A profiter d’un ouvrage sans être bouffée par un perfectionnisme inutile. Il faut croire que la pause a été salutaire à de nombreux niveaux. 😀

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Avant de vous quitter, je voulais remercier toutes les personnes qui m’ont écrit, et qui se sont inquiétées de mon absence. Vous le savez, je n’ai jamais pris ce blog au sérieux. Je me suis même auto-proclamée « blogueuse en carton ». 😀 Je refuse tout partenariat, tout test (hormis ceux de Deer and Doe). Je ne fais pas de podcasts, de tutos, d’anniversaires, de concours, ou je ne sais quoi encore qui ferait augmenter mon nombre de followers. Tout ça me dépasse allègrement.

Alors évidemment, en prenant des distances je ne pensais pas recevoir tant de messages. Et votre sollicitude à tous m’a beaucoup, beaucoup touché, et aidé aussi dans ces moments un peu difficiles. Alors merci à tous.

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Une très belle semaine à tous, et surtout, prenez soin de vous. ❤

(NB : pourquoi la robe Claire ? Parce que j’avais une élève qui adorait le passepoil et en posait un peu partout. En démarrant cette robe je lui avais promis qu’elle porterait son prénom. C’est chose faite ! 😉 )

La robe de Noel de Juliette

Oui je sais, on est mi-janvier et j’en suis encore à vous parler de nos robes de Noel. C’est pas ma faute, c’est l’hiver qui a kidnappé toute mon énergie. 😀

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(RHA sa bouille ! ❤ )

Point d’ #ABasLesChutes ici : cette robe n’a pas été pensée à partir de chutes, mais bien réfléchie en amont, au moment d’acheter notre tissu. Quand je me suis mise à dessiner ma robe, j’ai demandé à Juliette ce qu’elle avait envie de porter à Noel. Mademoiselle souhaitait donc une robe (sans blague), avec une jupe qui tourne (SANS BLAGUE !). Je n’ai pas réfléchi plus de 10 secondes au choix du patron : la Tinny Dress me tendait les bras !

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Mais cette fois-ci, je n’allais pas foncer tête baissée : mes deux essais précédents s’étant avérés à chaque fois trop larges (number one)(number two), j’ai donc pris le temps de bien comparer mon patron aux mensurations de Juliette. Nous sommes donc parties sur une taille 4 ans en largeur, pour du 6 ans en longueur. J’ai simplement remonté la taille du patron, pour qu’elle colle à la taille naturelle de Juliette. J’ai rallongé les manches courtes en manches 3/4, et opté pour un corsage simple, sans fioriture. En croisant les doigts pour que cette fois ci, cela marche !

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Et le résultat est tout de suite plus sympa quand le corsage est correctement cintré sur sa petite propriétaire ! J’ai donc monté simultanément nos deux robes, quand, à 24h de Noel, Juliette procéda à un premier essayage rapide, au moment où j’allais poser la fermeture éclair. Nos deux moues dubitatives se firent écho : la robe était belle, mais il manquait quelque chose. Nous tergiversions quand Juliette s’écria : « un col ! » MAIS BIEN SUR ! Et ce n’est pas comme si le patron en proposait une demi-douzaine. 😀

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Juliette a opté pour le col Claudine basique, que j’ai coupé dans le même tissu que la doublure de sa robe : un mélange coton-soie ivoire de chez Bennytex. Et quelle belle idée elle a eu, car le col termine impeccablement la robe !

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La jupe est donc une vraie jupe cercle, ce que Juliette a eu à coeur de nous prouver le soir de Noel. (Encore un miracle qu’aucun verre n’ait fini au sol. 😀 )

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Le corsage est doublé, et toutes les finitions sont les mêmes que celles de ma robe : coutures rabattues partout et couture de propreté aux emmanchures.

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Et le dos est terminé par une fermeture invisible.

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Verdict : je laisse le sourire du dessus répondre ? ❤ Je suis vraiment contente d’avoir obtenu une robe joliment cintrée sur Juliette depuis ce patron. Je trouve ce dernier vraiment bien pensé : le style est craquant, les explications très lisibles, et le nombre d’options permet d’obtenir une robe différente à chaque réalisation. Et cerise sur le gâteau : le modèle va jusqu’à 12 ans ! Je viens de couper un #ABasLesChutes depuis ce patron : j’ai transformé le corsage de la robe en petit haut avec dos boutonné…j’espère qu’il sera lui aussi une réussite !

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Je vous souhaite une belle fin de semaine, et prenez soin de vous !